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Citoyenneté et Solidarités

“Et après, l’école” : accueil des émotions et résilience collective

Les écoles vont ouvrir à nouveau dans quelques jours, après une période très éprouvante, voire traumatisante, de confinement sanitaire. Durant celle-ci, chacun a pu ressentir diverses émotions, ces signaux qui permettent d’adapter son comportement à la situation vécue, qu’il est nécessaire de savoir accueillir, identifier et gérer pour rendre ce système d’alarme pleinement efficace. Les évènements que nous vivons actuellement exacerbent ces émotions pour chacun, les adultes comme les enfants. A l’heure de la reprise de l’école, et contrairement à une rentrée scolaire habituelle où l’anxiété se mêle à la joie de retrouver les élèves, les enseignants sont aujourd’hui majoritairement empreints d’une profonde inquiétude à l’idée de retourner en classe et de retrouver la responsabilité de leurs élèves. 

Au-delà des questions sanitaires que soulève cette reprise, se pose également la question de la sécurité affective qui pourra être apportée aux enfants et aux jeunes. En effet, les émotions fortes ressenties depuis le mois de mars peuvent mettre les enfants, comme les adultes, en insécurité affective. Il conviendra d’en avoir conscience et d’y être attentif pour permettre à chacun de retrouver le plus sereinement possible sa place à l’école. 

Ce sera également l’occasion d’ancrer dans les pratiques la prise en compte des émotions à l’école. Cependant, il est nécessaire de faire preuve d’humilité et de compassion envers soi-même et d’accepter ses propres limites dans cette démarche. Certains ont été particulièrement marqués ou touchés, voire endeuillés, par la crise sanitaire actuelle, alors que d’autres sont parvenus à se réfugier dans une bulle plus sereine. Il est indispensable d’accepter que nous ne soyons ni des psychologues, ni des surhumains, mais simplement des acteurs de l’éducation qui doivent assurer la reprise de l’école et de la vie sociale avec ce qu’ils sont et les moyens à leurs dispositions

Cela étant posé, les Profs en transition ont souhaité partager leurs idées pour faire de cette reprise de l’école un moment d’accueil des émotions, des adultes comme des enfants, avant de s’engager dans les apprentissages.

 

Accueillir les émotions des adultes acteurs de l’éducation  

Durant cette période de confinement, les membres du groupe Profs en Transition ont utilisé des termes très forts dans les échanges pour décrire leur état émotionnel face à la crise actuelle ; des sentiments mêlant l’inquiétude, la frustration, l’anxiété et le stress ont été exprimés. Certains se sentent déboussolés et démunis et questionnent leur capacité à rassurer leurs élèves à la reprise. Pour autant, il serait contre-productif de tenter de rassurer à tout prix. En tant que personnes aux prises avec notre propre maelstrom émotionnel, laisser parler nos émotions est indispensable à un climat de confiance qui facilitera la compréhension et l’intégration de l’état émotionnel des uns et des autres.  

Par quoi commencer ?

La démarche d’écoute de ses émotions est un processus itératif, qui peut se construire petit à petit et où chacun ira à son propre rythme. On peut commencer par prendre conscience de quelques écueils à éviter afin de partir sur des bases saines :

  • Ne pas chercher à refouler ses émotions dites “négatives”, mais plutôt les reconnaître et les verbaliser afin de comprendre les vrais besoins qu’elles révèlent. Vous pouvez écouter la conférence de Serge Tisseron, très instructive à ce sujet ici.
  • Confondre empathie affective (se contenter de “souffrir avec l’autre”) et empathie cognitive (changer de perspective émotionnelle, se mettre à la place de l’autre). Serge Tisseron en parle également très bien dans la même conférence ici.
  • Négliger l’écoute de ses émotions, par manque de temps et pour “finir le programme scolaire”. A contrario, il est important d’avoir en tête que la gestion de nos propres émotions est une compétence au même titre que d’autres, qui participe à la consolidation de notre parcours de professionnalisation. Des formations plus ou moins courtes et notamment des MOOC gratuits sont accessibles par ici, ou avec le MOOC de Bâtisseurs des possibles.
  • Négliger les sources de bien-être personnel en dehors de son travail. L’exercice d’activités artistiques, sportives ou de toute autre nature permet en effet de s’épanouir aussi en dehors de son travail et de prendre du recul pour abaisser pression et stress.
  • Négliger le spectre émotionnel large et varié qu’une situation identique peut occasionner chez différents individus aux vécus et parcours divers, pouvant eux-mêmes occasionner des biais d’interprétation (notamment celui du genre, essentiellement lié aux conditionnements sociétaux). Il peut être utile d’instaurer des moments conviviaux, par les jeux – de société – par exemple, afin de lutter contre ces biais, respecter l’altérité et affirmer ses propres différences : et et plus généralement une liste avec des ressources proposées par un enseignant genevois.

S’il n’est pas toujours aisé de lever ces freins, en prendre conscience est déjà une première étape vers l’accueil de ses émotions et l’ouverture aux différentes stratégies et attitudes possibles pour éviter ces écueils.

parent,Outils et compétences à développer 

L’accueil de nos émotions en tant qu’adultes requiert de s’intéresser à des compétences à travailler et des outils particuliers à utiliser.

Outils et compétences à développer en autonomie (ou presque)

Il s’agit d’explorer l’axe individuel des compétences que chaque personne peut avoir en elle.

  • L’écoute de soi et de ses besoins : pour reconnaître son état émotionnel et donner la place à ses émotions. Il est possible de pratiquer régulièrement la méditation pleine conscience sur l’application Petit bambou par exemple.
  • L’auto-empathie et la bienveillance envers soi-même : Une fois ses émotions reconnues, il est nécessaire ensuite de les accepter en les verbalisant. Leur faire de la place et les laisser s’exprimer ne signifie pas pour autant les laisser prendre le dessus et guider nos actions. On pourra aussi valoriser les situations de réussites et analyser les situations d'”échecs”, pour entretenir la motivation et l’envie de persévérer
  • La résilience : Travailler dans un contexte parfois épuisant est le quotidien de beaucoup d’enseignants et d’éducateurs ; certains peuvent abandonner là où d’autres décident de persévérer. La réflexion sur ses propres pratiques est un facteur reconnu comme étant l’une des clés vers la résilience. C’est une disposition de l’enseignant et une des compétences phares qui lui permettent d’être lui-même résilient et d’assurer un impact affectif considérable sur ses élèves. La résilience originellement désigne la capacité de “résistance aux chocs”. Il ne s’agit pas d’une invulnérabilité ou d’une adaptation forcée face à une situation d’adversité parfois répétée. C’est une compétence qui fait intervenir une adaptation et une évolution positives, par un mécanisme voulu et non subi ; et comme on ne naît pas résilient mais qu’on le devient au gré des situations rencontrées, la résilience s’apprend : par l’acceptation du changement, la fixation d’objectifs atteignables, en se donnant de la perspective, en privilégiant ce qui va bien, en écoutant ses propres émotions bien sûr, en se trompant et en apprenant. La démarche reste itérative et se construit au rythme de chacun. On peut trouver différents extraits vidéos dans lesquels Boris Cyrulnik, qui a popularisé ce concept, en parle notamment dans le contexte éducationnel : ici et ici

Les outils de la communication non violente (CNV) – dont il est aussi question dans la partie “élèves” – sont de bons outils qui réunissent habituellement la plupart des compétences décrites ci-dessus, en vue de les mettre au service du bien-être émotionnel de soi et de celui des autres. La pédagogie positive qui prône écoute et bienveillance parentales envers les enfants met en lumière la CNV mais également beaucoup d’autres outils, qui s’avèrent particulièrement adaptés en milieu scolaire. Soline Bourdeverre-Vessière, auteur du livre “La pédagogie positive dans la salle de classe” en donne les situations et façons de les appliquer concrètement en classe. Et en fin de compte, beaucoup d’outils que l’on peut pratiquer avec les élèves sont tout à fait adaptés pour les adultes.

Compétences à chercher en soutien dans son entourage 

Il s’agit de l’axe de la sphère relationnelle et l’ensemble des liens que nous pouvons mettre en place avec notre environnement :

  • Privilégier la proximité des personnes à impact “positif” : il s’agira d’un parent, d’un ami, d’un proche. Mais dans le milieu professionnel, ce pourront être aussi des collègues ou des parents d’élèves. Le maître mot est : s’entourer. Tout en restant dans le cadre professionnel ; il s’agira de “profiter” de la bonne émulation et des paroles positives des uns et des autres, qui pourront remplir notre “réservoir émotionnel” et nos besoins (de lien, de reconnaissance, etc.).
  • Fonctionner en réseau : le groupe Facebook Profs en transition, par exemple, est ouvert à tous les collègues de différents horizons qui échangent avec respect et bienveillance et s’aident mutuellement à trouver des solutions de façon constructive, en encourageant les bonnes initiatives des uns et des autres. 
  • Mettre en place des rituels à l’école avec par exemple un espace pour exprimer et verbaliser ses émotions en confiance. En réunion ou sur le temps de pause en salle des maîtres, sanctuariser des moments courts – ou plus longs si nécessaire – propices à chacun pour évoquer son “humeur du jour”. Cette prise de parole doit être libre et garantir une écoute bienveillante et sans jugement. L’esprit d’équipe n’en sera que plus galvanisé.
  • Identifier les valeurs communes mais également les différences : face à la même situation, tout le monde ne réagira pas de la même façon. Ainsi, certains ressentiront de la peur et auront besoin de faire leur deuil d’une situation difficile, là où d’autres éprouveront de la colère et le besoin d’action immédiat. Il est nécessaire d’accepter ses différences au sein d’une même équipe, et de réfléchir ensuite ensemble à un dispositif d’accueil des émotions en classe.
  • Instaurer des moments réguliers de convivialité entre collègues : ces moments aident à “sortir la tête du guidon” et peuvent favoriser la prise de recul nécessaire sur des situations émotionnellement difficiles ainsi que la connaissance de soi
  • Chercher les tuteurs de résilience, et pourquoi pas en devenir un soi-même ? En effet, autour de soi, certaines personnes possèdent les qualités nécessaires pour être “tuteurs de résilience”. Empathie, valorisation des côtés positifs chez autrui, respect de la liberté de parole et parcours de l’autre, persévérance face aux échecs apparents ; ce sont les qualités habituelles auxquelles on reconnaît ces personnes inspirantes. Ces qualités peuvent être elles-mêmes cultivées à leur tour par tout un chacun, pour devenir soi-même tuteur de résilience auprès de ses élèves. Il ne s’agit pas d’ici d’une injonction à la perfection ou d’une charge supplémentaire pour les enseignants, mais tout simplement d’une invitation à s’inscrire dans une relation apaisée, transparente dans la mesure de ce qui doit l’être dans une relation adulte/enfant, en acceptant avec humilité ses propres limites. Ce qui, dans nos métiers d’enseignants ou d’éducateurs, contribue à cultiver un sentiment désiré et légitime d’utilité envers autrui. Ecoutez Boris Cyrulnik en parler dans cet autre extrait vidéo ici.

Accueillir les émotions des élèves     

Une fois que l’enseignant aura accueilli et conscientisé ses propres émotions, il devra en faire de même avec celles de chacun de ses élèves pour leur permettre d’identifier, de nommer, de gérer et d’accepter leurs émotions. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, d’après les neurosciences, un cerveau stressé est incapable d’apprendre. Pour remettre les enfants dans les apprentissages, il sera nécessaire qu’ils apprennent à gérer en premier lieu leurs émotions et retrouvent une sécurité affective. Ensuite, ce travail est aussi indispensable en temps normal dans une classe qu’à l’heure de la reprise post confinement afin de construire une société au sein de laquelle les relations sociales seront plus apaisées. Enfin, et c’est peut-être ici l’objectif principal, cela permettra de surmonter collectivement cette épreuve et leur donnera les clés pour celles qu’ils risquent de rencontrer durant le reste de leur existence, ce qui est le principe même d’apprentissage de la résilience. 

La posture de l’écoutant

Au-delà du rôle d’enseignant, les professeurs et les animateurs devront revêtir un rôle d’écoutant pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les émotions des enfants, les aider à les identifier, les nommer, les gérer et les accepter.

Pour accueillir celles des enfants, il est important de ne pas projeter ses propres émotions en imaginant que les enfants auront ressentis les mêmes choses que nous. La situation peut être vécue de manière plus ou moins angoissante en fonction des enfants. Dans tous les cas, il conviendra de leur en parler en toute transparence et répondre à leurs questions mêmes très précises suivant leurs demandes, avec franchise et de façon adaptée et leur âge, sans minimiser la gravité de la situation en voulant rassurer à tout prix ni dresser un tableau anxiogène. Il convient par contre d’être dans une écoute, qui peut être une écoute active, en reformulant les propos, et en nommant les émotions décrites pour inviter l’enfant à aller plus loin dans sa verbalisation. 

La communication non violente (CNV) sera également utile. Il s’agit d’une technique de communication développée par Marshall B. Rosenberg fondée sur la compassion et l’empathie et dont l’objectif est de rétablir l’harmonie dans les situations émotionnellement conflictuelles. Elle repose sur quatre étapes :

  • Observation : parler de faits, sans jugement et de manière la plus objective possible ;    
  • Émotions : identifier et nommer les émotions ressenties afin de les rendre compréhensibles à son interlocuteur ;        
  • Besoins : nommer le besoin, qui, souvent dans une situation de conflit émotionnel, n’est pas respecté (besoin de sécurité, de calme,     de dormir, d’appartenance, etc.).    
  • Demande : dire une demande claire et bienveillante afin que l’interlocuteur puisse la comprendre sans ambiguïté.    

Ainsi, dans le contexte actuel, aider les enfants à identifier correctement leurs émotions est un préalable nécessaire vers la formulation ultérieure de leurs émotions. S’assurer ou clarifier collectivement le lexique (des émotions) employé est primordial avant de construire ensuite une démarche collective cohérente. A partir de faits concrets, il sera ensuite possible d’identifier leurs besoins : émettre une demande peut leur permettre de se mettre au clair avec leurs propres ressentis, mais également d’entendre celui de leurs camarades.

Par ailleurs, cette méthode de communication est un excellent moyen d’améliorer le climat de classe de manière générale.

Pour en savoir plus sur la CNV : ici ou ici .

Une fois, la posture adoptée, l’enseignant pourra proposer diverses activités à ses élèves dans le but de libérer la parole et de verbaliser les ressentis.

Les outils et activités pour accueillir les émotions des enfants

Il paraît nécessaire de varier les approches afin de permettre à tous les enfants, munis chacun d’intelligences et de sensibilités différentes, de trouver un mode d’expression de ses ressentis. En effet, certains enfants pourront être à l’aise dans une expression écrite de l’émotion, alors que pour d’autres, l’expression devra passer par le mouvement, la musique ou la représentation artistique par exemple.

Les membres du groupe Profs en transition proposent de piocher parmi les activités et outils suivants :

  • dessin de son émotion (en choisissant la couleur utilisée, la place prise sur la page, etc.) émettre un son pour la représenter (cri, souffle, etc.) en l’associant à un geste (saut, repli, etc.) et enfin choisir un mot pour dire l’émotion ;    
  • météo des émotions : les élèves doivent dire quel temps il fait à l’intérieur d’eux afin de représenter leurs émotions ;
  • débat philosophique ;
  • espace de parole avec un « quoi de neuf » par exemple ; 
  • activités sportives : pour respecter la distanciation, les exercices pourront être proposés individuellement (courir sur place, gainages, équilibres, yoga, etc.) ;       
  • écoute musicale :        
  • on peut demander par exemple aux enfants de désigner le morceau qui représente le mieux leur état d’esprit, leur ressenti, leur émotion ;
  • écouter « La vie c’est quoi ? » de Aldebert et simplement s’en imprégner ou proposer ensuite une séance de lecture/compréhension des paroles, un débat philosophique et un travail d’écriture en demandant aux élèves de donner leur propre définition de la vie ;
  • ateliers d’expression libre en arts plastiques ou en écriture ;
  • exercices de relaxation : auto-massage, cohérence cardiaque, respiration de pleine conscience, yoga, (des idées ici, ici, ici et ici) ;        
  • méditation : il existe plusieurs applications pour guider la médiation (Petit Bambou – conseillée également pour les adultes – et 7mind par exemple) ;    
  • lecture de la bande dessinée « émotion, enquête et mode d’emploi » de Art-mella (actuellement en téléchargement libre) ;
  • lecture et exploitation d’albums sur les émotions, tel que “Le monstre des émotions” (avec des pistes d’exploitation en maternelle ici);
  • projection du film d’animation «Vice Versa» dont la thématique principale porte sur les émotions et leur personnification ;    
  • mise en place d’un tableau des émotions et d’un tableau des besoins pour apprendre à les nommer et à les reconnaître ;    
  • boîte à histoires, pour donner l’occasion d’extérioriser ce que les enfants ont vécu : dans une boîte, placer plusieurs personnages et éléments de décor, puis demander aux enfants d’inventer une histoire, enfin de la raconter à l’oral ou par écrit.

    Sur internet, on trouve de très nombreux et intéressants outils sur la gestion des émotions :

  • Les émotions dans tous les sens : un padlet avec des albums, des vidéos, des exemples de projets et des sites ;    
  • apprendre à éduquer et Papa positive !    

Il est nécessaire de prendre le temps pour accueillir les émotions des élèves et de rester à leur écoute afin d’adapter au mieux son attitude. Il est possible que pour certains, des temps longs soient nécessaires alors que pour d’autres des temps plus courts mais plus réguliers soient préférables. Chaque groupe d’enfants, chaque situation, et chaque enseignant ou animateur devra être pris en compte pour adapter les activités proposées.

Une fois les émotions accueillies et les élèves sécurisés affectivement, les apprentissages pourront être repris.

Et les apprentissages dans tout ça ?

Certains membres de Profs en transition profitent de cette période si particulière pour remettre en question leur pédagogie et leur rapport aux apprentissages, et même plus largement la place de l’enseignement dans la société et la société elle-même. Certains ont suivi avec beaucoup d’intérêt les conférences de Festival pour l’Ecole de la Vie

Ils y voient également l’occasion de diminuer la pression sur les acquis, de prendre davantage le temps et pourquoi pas d’adopter une pédagogie plus lente, telle que la slow pédagogie, ou une pédagogie active, comme la pédagogie Freinet par exemple. Dans le même sens, de très nombreux membres de Profs en transition envisagent de pratiquer l’école du dehors et de faire sortir les élèves, déjà confinés pendant plusieurs semaines, pour renouer un lien à la nature, à l’extérieur (précisons que la quasi totalité des activités proposées ci-avant sont réalisables en extérieur).

Dans cette logique, outre un travail sur les fondamentaux en mathématiques et en français, et un retour sur le travail effectué durant le confinement à la maison, les Profs en transition partagent leurs idées d’activités pédagogiques à proposer aux élèves en cette fin d’année scolaire pour la terminer en douceur :

  • ateliers menuiserie : fabrication de pancartes pour le potager de l’école, de maisons à insectes, de nichoirs, d’un composteur, de boîtes à livres, etc.    
  • activité en nature : observation, identification, land art, etc.
  • bilan de la situation pour permettre aux élèves de tenter de l’appréhender dans son ensemble et d’en comprendre les tenants et les aboutissants ;    
  • fresque pour le climat ;
  • enseignement de la complexité et de l’incertitude : d’après André Giordan, il est nécessaire d’apprendre aux enfants la complexité et l’incertitude au contraire de ce qu’il se fait actuellement à l’école car cela ne permet pas d’appréhender le monde et les situations que les enfants auront à connaître. Pour cela, il préconise par exemple de proposer des problèmes complexes sans solution unique, mais avec une pluralité de solutions envisageables afin d’apprendre à poser des problèmes, les hiérarchiser et formuler des solutions alternatives.

Durant les quelques semaines de classe qui restent, plus encore que d’habitude, la coopération et l’entraide devront être favorisées et les enfants auront besoin d’être valorisés afin de reprendre confiance en eux et de retrouver une sécurité affective. Toutefois, les besoins indéniables de bienveillance et de compassion des élèves ne devront pas faire oublier les mêmes besoins des enseignants et des animateurs.

Conclusion

Cette reprise sera très forte en émotions que ce soit du côté des adultes ou des enfants. Ces émotions devront être prises en compte pour garantir un accueil sécurisant. C’est donc l’occasion de leur donner toute leur place dans la gestion du groupe et des élèves, afin d’améliorer le climat scolaire mais également de favoriser des relations sociales apaisées. Leur accueil et leur gestion ouvriront aux élèves, comme aux adultes, le chemin de la résilience qui s’avère incontournable dans les temps actuels et futurs

En lien avec notre initiative “Et après, l’école”, nous vous invitons également à consulter notre article autour de l’école du dehors. Enfin, n’hésitez pas à nous rejoindre sur le groupe Facebook Profs en transition pour partager vos idées, réflexions et pratiques autour de la pédagogie de la transition écologique et sociale. 

Auteures : Adeline Bonnel et Lila Abes

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Un commentaire

  • Raymond Millot

    La résilience, c’est ce qu’il nous semble indispensable de cultiver chez tous les enfants, non plus à la suite de la pandémie, mais dans la perspective du “jour d’après” . Donc merci pour ce précieux article.
    Ce qui nous réunit sur le site , educationbiencommun.fr, c’est une évidence ” ce sont nos enfants et petits enfants” qui vont subir les calamités qui résultent de l’irresponsabilité de leurs parents et leurs ancêtres : si l’on en croit Dominique Bourg les + 2° seront atteints en 2040 !
    Nous travaillons aux conséquences éducatives de cet objectif qui conduisent à une rupture radicale avec un système scolaire politiquement inféodé , fondé sur la
    compétition et assurant la reproduction de l’ordre social.
    Les objectifs coopération et créativité , système éducatif/bien commun au même titre que l’eau, l’air, la santé sont prônés par un nombre croissant de chercheurs et de collectifs comme le CNNR.
    Notre site accueillera volontiers une présentation de votre association !

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