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Ecole du Dehors,  Ecole et Aventures,  Ecole et Transitions

Le vélo : le VTT (Véhicule Tout Trouvé) de la transition

Temps de lecture: 25 minutes

[Ecole du dehors] est une initiative lancée par le réseau Profs en transition dont l’objectif est de faciliter la pratique de la classe en extérieur et la reconnexion de nos élèves à leurs écosystèmes de proximité. Retrouvez cette initiative sur les réseaux sociaux via le #ecoledehors.   

« Quand on partait de bon matin

quand on partait sur les chemins

à bicyclette… »

A l’écoute de cette chanson culte, magistralement interprétée par Yves Montand, on s’imagine aisément en selle, accompagné.e d’un groupe de bons amis, en train de pédaler à travers les chemins de campagne en une belle journée de printemps. Cette chanson qui éveille nos sens symbolise à elle seule les joies simples de la vie, le plaisir de rouler, la liberté et les liens qui se tissent entre nous et la nature quand on se déplace à vélo.

La Bicyclette fut enregistrée en 1968. Son auteur, Pierre Barouh, nous y dévoile un souvenir d’enfance : ses balades en vélo alors qu’il avait été envoyé en Vendée par ses parents pendant la Seconde Guerre Mondiale en 1940.  

Nous entrevoyons déjà combien la pratique du vélo est liée au bien-être, au bonheur, au lâcher-prise, à un besoin de se détacher de la pression, du rythme et de la violence  engendrés par le quotidien, la société :

  • En 1940 : Le souvenir d’un enfant qui grandit dans un pays en guerre et loin de ses parents. Ce dernier conserve malgré tout en mémoire ces belles « échappées » pendant lesquelles il s’adonnait à la pratique du vélo en toute insouciance et liberté avec ses amis.
  • En 1968 : La chanson, emprunte de nostalgie, connaît un grand succès sûrement parce ce qu’elle évoque des moments de simplicité liés à l’adolescence. Cependant, elle a dû faire écho auprès de toutes celles et ceux qui déjà, dans le tumulte de cette époque, aspiraient au besoin de revenir à des choses simples : les amis, la campagne, la nature et le plaisir provoqué par une balade à bicyclette. Le vélo : cette pratique était alors tombée en désuétude, en tout cas pour les populations qui avaient les moyens de s’offrir « mieux ». La Bicyclette a peut-être aussi interpellé celles et ceux qui déjà se questionnaient sur la nécessité de ne pas se laisser happer par le rythme effréné de la société.

Nous comprenons combien la pratique du vélo est entremêlée à notre Histoire, à la mémoire collective ou plus intimement à nos souvenirs familiaux.

Justement, parlons un peu d’Histoire. 

« Né de la civilisation industrielle du XIXe siècle, instrument de liberté pour les milieux populaires au XXe, le vélo est aujourd’hui symbole de la transition écologique » 

 « Le vélo, symbole de la transition écologique des villes et d’un mode de déplacement durable, est un produit de la civilisation industrielle du XIXe siècle. Son nom même – du latin velox, velocis (« rapide, véloce ») -, puise aux racines de la vitesse, cette fille du monde occidental qui, depuis deux siècles, a bouleversé les habitudes millénaires acquises aux rythmes des pas de l’homme et du cheval. Au carrefour d’univers sociaux très différents, l’histoire du vélo a connu trois âges bien délimités dans le temps, et qui correspondent chacun à des valeurs particulières. Liberté, autonomie, écologie : le vélo a impulsé tout au long de son histoire des révolutions profondes. Il a été, à chaque étape, un levier de changement. L’histoire des pratiques cyclistes offre donc un angle d’approche original pour comprendre les transformations du monde contemporain et leur accélération, tout en ouvrant des pistes d’avenir. TRIBUNE Philippe Gaboriau Sociologue TRIBUNE « Roue libre »

 Vous trouverez l’article ici 

Ainsi, dans ses travaux, Philippe Gaboriau décrit notamment trois périodes :

  • La vitesse bourgeoise au XIXe siècle : le vélo naît de l’élan de l’industrialisation, c’est un loisir de riche, sa pratique est réservée à l’élite.
  • La vitesse populaire au XXe siècle : il devient accessible à ceux qui le produisent, il symbolise l’autonomie, la liberté de déplacement et les loisirs populaires.
  • La vitesse écologique à partir de 1968 : délaissé dans les années 50 au profit du « moteur pour tous », le vélo connaît un nouvel engouement comme objet de loisirs mais aussi comme véhicule de déplacement quotidien respectueux de l’environnement. Par le virage qu’il fait prendre à notre mobilité, le vélo incarne  le véhicule de la transition.

 Plus de détails sur l’Histoire du vélo  ici

 A travers les ans, la pratique du vélo nous a donc laissé bon nombre de témoignages et de récits. On l’utilisait autrefois pour exprimer sa vigueur physique (veloceman) et pour aller plus vite et plus loin, on l’utilise aujourd’hui pour ralentir et vivre en étant plus à l’écoute des besoins de son corps et plus respectueux de l’environnement. 

Hommes et femmes auraient pu se l’approprier ensemble comme moyen de locomotion parfaitement mixte mais il reste malheureusement, encore aujourd’hui, un indicateur de discrimination de genres dans certains milieux et de nombreux pays. L’histoire des femmes à vélo est mouvementée

Effectivement, autonomie et liberté restent les maîtres-mots qui illustrent le mieux son usage.

Savoir faire du vélo est donc historiquement et socialement ancré dans notre culture cependant ce n’est pas un savoir inné comme parler, marcher, courir…

D’ailleurs l’étape où l’enfant va apprendre à faire du vélo « sans les petites roues » est importante et symbolique. Il y a un avant et un après !

  • Pour l’enfant : c’est un imbroglio d’émotions et de sensations : dès les premiers tours de pédalier, les ailes poussent, la main de l’adulte se retire et l’enfant goûte pour la toute première fois à l’immense plaisir de rouler seul, la sensation de vitesse et la véritable indépendance.
  • Pour l’adulte : il faut accepter de laisser partir l’enfant, de le lâcher pour qu’il puisse effectuer son premier envol, souvent on court à côté quelques temps et puis on le laisse rouler tout seul pour qu’il puisse expérimenter ce moment d’autonomie. On reste là, pas trop loin, au cas où, mais suffisamment en retrait pour le regarder faire et vivre le moment tout en pensant « et voilà c’est parti ! »

 Il convient ensuite d’apprendre « à savoir rouler » en vélo afin de pédaler efficacement et en toute sécurité pour soi et pour les autres. 

De plus, s’agissant du “savoir faire du vélo” et surtout du “savoir rouler”,  il existe encore des inégalités qui restent liées aux milieux (géographiques et sociaux)  dans lesquels on grandit. En effet, environ 2 % de la population adulte en France ne sait pas faire de vélo, dont une majorité de femmes.

Plus de détails ici

L’École peut donc prendre la mesure de ces enjeux et offrir aux élèves la possibilité d’acquérir de réelles connaissances et compétences sur l’usage du vélo :  cette machine née d’un autre temps mais encore résolument moderne puisque durable et considérée comme un véritable vecteur d’autonomie, de santé, de (re)connexion avec la nature. 

 

Savoir faire du vélo : le Savoir Rouler à Vélo

Les enjeux du “Savoir Rouler à vélo” 

En France, l’opération « Le Savoir Rouler à Vélo » permet aux enfants de bénéficier des apprentissages nécessaires à une réelle autonomie à vélo.

Elle vise à « accompagner le développement de la pratique du vélo en toute sécurité » et la généralisation de l’apprentissage de la pratique du vélo en autonomie pour l’ensemble des enfants avant l’entrée au collège. 


En 10 heures, le “Savoir Rouler” à Vélo permet aux enfants de 6 à 11 ans de :

  • Devenir autonome à vélo,
  • Pratiquer quotidiennement une activité physique,
  • Se déplacer de manière écologique et économique.

Les 3 étapes du “Savoir rouler à vélo”

  • 1ère étape : Savoir Pédaler : maîtriser les fondamentaux du vélo.
    Il s’agit d’acquérir un bon équilibre et d’apprendre à conduire et piloter son vélo correctement : pédaler, tourner, freiner.
  • 2e étape : Savoir Circuler : découvrir la mobilité à vélo en milieu sécurisé.
    Il s’agit de savoir rouler en groupe, communiquer pour informer les autres d’une volonté de changer de direction et découvrir les panneaux du code de la route.
  • 3e étape : Savoir Rouler à vélo : circuler en situation réelle
    Il s’agit d’apprendre à rouler en autonomie sur la voie publique et à s’approprier les différents espaces de pratique.

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En France, l’USEP (Union sportive de l’enseignement du premier degré) est l’un des partenaires du dispositif et propose dans cette lignée le p’tit tour USEP

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D’autres projets en lien avec le vélo sont proposés au niveau départemental comme l’Étoile Cyclo en Loir-et-Cher. Comme en témoigne Laurence, « l’idée, c’est de partir découvrir le département à vélo pendant une semaine, ponctué par des activités sportives (équitation, golf) ou culturelles (visites de château, chocolaterie, ferme, etc). Toutes les classes participantes se retrouvent le mercredi à Chambord pour des activités sportives. Nous devons organiser le parcours, prévoir les lieux de couchage, les repas, le financement, et préparer les élèves à l’activité “vélo”. Les parents accompagnateurs passent un agrément. C’est un travail de longue haleine, passionnant (…) ! Les objectifs sont triples : sportif (130 km à parcourir environ), éducatif (découverte géographique, historique) et citoyen (vivre ensemble, sécurité routière, autonomie, responsabilité). Ce devait être la 30e édition, et nous étions 30 classes à y participer. 

Toujours avec l’USEP, il existe La Traversée de la Drôme à Vélo. Corinne nous donne les détails suivants : « Dans la Drôme, nous avons un projet en partenariat avec l’USEP : la TDV  (traversée de la Drôme à vélo). Nous nous engageons à travailler un cycle de vélo avec les élèves et à faire 250 km avant de faire la sortie en juin de 200 à 250 km sur une semaine. Les élèves, dans le courant de l’année, sont de plus en plus nombreux à venir en vélo. »

Il s’agit aussi et surtout de donner à nos élèves le goût et l’envie d’utiliser leur vélo au quotidien. Plus les élèves seront à même de bien utiliser leurs vélos, plus ils se sentiront à l’aise et en confiance sur leurs montures.  Les déplacements avec cet agréable compagnon de route deviendront une évidence y compris devenus adultes car savoir rouler : « c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas » !

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Les projets vélo à l’école

Différents projets sont également menés par des professeur.e.s des écoles, des enseignant.e.s d’Éducation Physique et Sportive, des éducateurs et éducatrices dans les établissements scolaires.

Les axes de travail visent, de manière générale, les mêmes objectifs et les mêmes compétences que les projets décrits plus haut. 

Celui du collège R. Doisneau à Clichy sous Bois (93) mené par la classe citoyenne sportive implique également des élèves de 12/13 ans dans une démarche active de lutte contre la surconsommation car les élèves apprennent à effectuer des réparations afin de permettre la réutilisation des vélos mis au rebut. Grâce à ces nouvelles compétences, ils proposent leurs services et reçoivent des dons qui leur permettront de financer un voyage scolaire. Voici le projet de Brenda et ses élèves  en images.

Au collège Saint Chef (38), l’initiative Scop Véloscopie existe depuis 2017. Des vélos sont récupérés et réparés par des élèves pour ensuite être remis en circulation (don ou ventes). Plus d’infos ici

Des projets interdisciplinaires prennent également vie dans les établissements scolaires. Voici quelques sources d’inspiration :

Yann nous a fait part du projet Les Cyclos Citoyens de Pablo. Ce projet cherche à lier les bienfaits et les bénéfices de la pratique du vélo à l’apprentissage de l’autonomie et de la citoyenneté ainsi que la découverte du patrimoine culturel, historique et naturel. 

Dans le même esprit, Capucine nous présente Jaurès à vélo. Ce projet permet à de jeunes citadins de partir à la découverte d’une autre France et d’apprendre à aller au bout de l’effort, d’apprendre différemment, le vivre ensemble, la solidarité, autour d’un thème cher à l’équipe éducative : la préservation de la planète.

Camille, enseignante au lycée André Maurois de Bischwiller, participe à un projet intergénérationnel (élèves de seconde motivé.es et retraité.e.s volontaires) et inclusif (élèves d’IME avec leurs éducateurs). Chaque année, les raideurs fous visent une destination et partent  pendant 12 jours à vélo. «Ces aventures hors du commun s’appuient sur différentes motivations. S’ouvrir à soi, repousser ses limites de façon raisonnable et raisonnée, se prouver ce dont chacun peut être capable, en relevant un défi sportif. S’ouvrir à l’autre, partager une aventure avec des lycéens et des professeurs du même établissement, mais également des lycéens et professeurs allemands et tchèques lors d’échanges le long du chemin. S’ouvrir au monde, aller à la rencontre de populations tout au long d’un itinéraire s’éloignant des axes routiers et touristiques classiques, parcours riche en rencontres culturelles variées. Ouvrir, découvrir, apprendre par le biais d’une expérience unique, lors d’un moment de partage privilégié en dehors du contexte scolaire traditionnel. C’est aussi l’occasion pour chacun de s’impliquer dans la vie associative et d’assumer des responsabilités par le biais de l’association créée à cet effet.»

Le Projet VTT du Collège Argentor (Champagne-Mouton) en Charente, avec des élèves de 13/14 ans nous est présenté par Audrey: « Nous avons monté un Projet interdisciplinaire Éducation Physique et Sportive/Mathématiques avec un collègue passionné et expérimenté. Les sorties vélo ont été organisées sur des moyens propres à l’établissement (heures supplémentaires, emplois du temps aménagés – dédoublement de classes). Nous étions toujours à deux accompagnants voire 3 avec une Assistante de Vie Scolaire. 

Enjeux en EPS :

Moteur : développer une motricité spécifique en lien avec l’observation du terrain, son état de forme et le réglage du VTT notamment. Richesse des parcours entraînant au fur et à mesure une adaptation des élèves et une réflexion sur leur pratique et celle des autres.

Méthodologique : des règles à connaître pour régler, s’adapter, circuler et pour devenir autonome avec son matériel (préparation, nettoyage, entretien, rangement).

Social : coopérer avec un pair et développer la responsabilité individuelle dans le collectif autour de l’entraide tout au long de chaque sortie. Respect de l’espace de passage et compréhension des règles de sécurité, respect de l’environnement, et éducation au savoir vivre en forêt en général.

Enjeux en maths : Sans parler à la place de mon ami collègue de maths, nous englobions ainsi et donnions du sens à certaines parties du programme de 4ème (distance, vitesse, proportions, pentes, géométrie dans le plan…)

Un carnet de bord était à remplir par les élèves pour signifier leurs expériences en lien avec leurs ressentis après chaque sortie. Cela a donné lieu à un oral type Diplôme National du Brevet aménagé en 4ème, où les élèves ont présenté ce qu’ils ont fait, appris, leur marge de progression et leurs ressentis par rapport à ces apprentissages et expériences. On a donc abordé les parcours citoyen, santé, et même avenir notamment par le biais de l’oral final puisque quelques élèves y ont trouvé une passion, une possibilité pour plus tard. »

Guillaume nous fait découvrir les Ambassadeurs du Calloud contre le réchauffement climatique” à travers lequel les élèves du collège Le Calloud situé en Isère vont «aller à vélo jusqu’à Chamonix constater le recul des glaciers».  Placés au coeur d’un projet, fédérateur, mémorable et accessible à toutes et tous, les élèves valident, entre autres, des compétences pour savoir rouler, s’orienter et entretenir leur vélo et s’impliquent dans une réflexion éco-citoyenne (sensibilisation au réchauffement climatique et à la démarche d’éco-mobilité).

Une autre superbe initiative au collège Ampère à Oyonnax (Isère) : « Artistes à vélo » est un projet pédagogique, sportif, culturel et humain . Pendant l’année scolaire, les collégiens préparent leur voyage à vélo. Au cours de leur séjour itinérant, ils présentent une performance artistique élaborée au collège. Plus de détails ici

Marie nous avait également présenté Voyage vers le futur! Ce projet concerne des classes de 3ème (14/15 ans)  du collège Albert Camus à Gaillac. Les professeurs d’Histoire-Géographie ont proposé un projet novateur : partir en voyage, mais en réduisant au maximum l’empreinte carbone. Le périple comprendra une partie en train, une partie en vélo et une partie en randonnée pédestre (ni avion, ni autocar ne seront utilisés).

Véronique nous fait également part de son expérience : « Nous sommes à Modave, en Belgique, et nous allons partir en classes de dépaysement à vélo. Nous avons l’aide de la police afin de choisir l’itinéraire le plus sûr et, normalement, 2 policiers nous accompagneront à vélo. Ils viendront également en classe pour une animation. »

Pour Julie et ses élèves, le vélo fait partie du quotidien « Je suis au Québec en maternelle (élèves de 6 ans), j’ai fait des levées de fonds pour faire l’achat de draisiennes (petits vélos sans pédales) pour mes élèves. Nous les utilisons dans le champ derrière l’école, dans la cour, mais aussi pour sortir dans les rues autour pour aller dans les parcs un peu plus loin. »

Certains enseignants, comme Béatrice et ses collègues, ont pu recevoir le soutien de la commune et ainsi mener un projet au long cours : «En maternelle dans le Var, nous avions des vélos pour tous les élèves. A la fin du cycle 1 ils savaient tous pédaler et beaucoup sans les roulettes. On avait un technicien de la mairie qui était chargé de l’entretien des vélos. On avait acheté les vélos dans les trocathlons , un peu chaque année… La ville organisait toute l’année des classes VTT pour les CM (9/11 ans). En gros pendant 2/3 semaines les élèves vont dans un centre dans la forêt. Il fait office de cantine le midi et de salle de classe quand il n’y a pas VTT. Il y a un animateur sportif et une animatrice bio. Les élèves font du vtt tous les jours et ont classe sur place. »

Ce n’est pas toujours évident d’équiper les élèves ainsi que nous l’explique Guillaume :   « Nous n’avons pas trouvé de loueur proposant des tarifs qui ne soient pas exorbitants donc ce sont les élèves qui l’ont pu qui ont apporté leurs VTT, [nous avons complété] avec des prêts personnels pour ceux qui n’en avaient pas. »

David qui a «pas mal d’expérience dans l’organisation de sorties incluant du VTT dans le cadre d’un projet interdisciplinaire Ecolo’Sport (EEDD et Sports de nature)» au collège F. Dolto de Saint Andiol précise que «la première sortie de chaque année s’appuie sur le VTT, c’est un moment fédérateur pour les classes de ce projet». Selon lui, «le bémol de cette activité est le taux d’encadrement qui devient de plus en plus compliqué à faire digérer aux équipes de direction» mais  «le vélo est, comme les autres Activités Physiques de Pleine Nature,  un superbe outil pour vivre des émotions en groupe (gros ressort motivationnel chez les adolescents)» et sa pratique permet d’«ancrer durablement les connaissances acquises ou les expériences vécues lors de ces sorties.»

Sara-Vanessa : « A la suite de mon projet “École dehors” que j’ai mis en place tous les mardis après-midi cette année, je me lance dans une séquence vélo. Initiation à la sécurité routière, découverte du vélo, et ensuite on va profiter des nombreuses pistes cyclables qui nous entourent. J’avoue que j’ai un peu peur de me lancer! »

Jéremie: «Dans mon collège, nous envisageons également l’achat d’un parc VTT. Nous testons actuellement le VTT avec la location de 15 VTT à une association locale (qui nous a fait un prix correct pour l’occasion). Effectivement, nous nous rendons compte que  se lancer dans du VTT  au collège nécessite une réflexion approfondie et ce n’est pas une mince affaire car beaucoup de soucis de terrain émergent. Où stocker les vélos à long terme? Quid du nettoyage et de l’entretien? Comment gérer des élèves complètement débutants? Quid également des compétences de tous les collègues qui encadreront l’activité. Une méconnaissance des consignes fondamentales à donner aux élèves entraînera davantage de casse de leur part: chaîne croisée, non respect du matériel, etc. Bref, se lancer dans cette activité doit se préparer et se valider en équipe pédagogique.» 

Comme Laurent le précise: «Pour enseigner le vélo, un seul mot d’ordre : être hyper motivé !»

De nombreux projets prennent vie dans les établissements scolaires. Comment ne pas se sentir stimulé.e.s par tout ce que peut apporter la pratique du vélo aux élèves. C’est souvent le goût de l’aventure et le contact avec la nature qui nous poussent à s’élancer avec nos classes. L’organisation et l’anticipation ne doivent pas être mises de côté et sont gages de réussite et de sécurité : pas question de partir en roue libre donc. Les projets doivent être bien ficelés dans nos musettes, afin qu’on ne vienne pas nous mettre des bâtons dans les roues. Même si les doutes nous font parfois pédaler dans la semoule et que l’appréhension nous impose quelques coups de freins, évitons de dérailler ! Au contraire, gardons-en sous la pédale. Il semble que le fait d’être accompagné.e.s par une équipe solide : des collègues qui en connaissent un rayon, des associations, les fédérations, les collectivités locales et des parents d’élèves puisse nous insuffler une sensation de vent dans le dos  salutaire pour mener à bien ce type de projet.

Quelques pistes pour équiper les élèves :

  • Les prêts et les dons de matériel : On peut lancer un appel au sein de l’établissement ou auprès des habitants de la commune, des autres établissements scolaires ou centres de loisirs alentour, de l’USEP ou de l’UNSS, des conseils départementaux.

Il existe aussi des plateformes en ligne :

La  plateforme solidaire de prêt de matériel sportif Sharathlon :

Sharathlon est une entreprise solidaire d’utilité sociale. Nous avons tous du matériel sportif qui dort… Pourquoi ne pas le prêter et contribuer à un monde meilleur, plutôt que de le laisser prendre la poussière ? Il suffit d’une inscription pour rejoindre la communauté.

La plateforme Geev spécialisée dans les dons d’objets.

  • La mutualisation : certains établissements s’équipent de parcs de vélos en commun pour monter leur projet en coopération.
  • Le troc : ce principe n’est pas encore très développé, notamment pour s’équiper en vélo ou VTT et ceci suppose d’avoir du matériel à échanger. Il existe cependant un groupe Facebook spécialisé : Troc EPS . Certains échanges sont aussi possibles sur le groupe Facebook EPS Mania.
  • La location est aussi envisageable à condition que les tarifs ne soient pas prohibitifs et qu’ils rentrent dans votre budget. La location peut se faire auprès d’un professionnel ou auprès d’une association.
  • L’achat d’occasion en recyclerie, ressourcerie, vide grenier, décathlon occasion ou sites internet spécialisés : ceci suppose de bien s’y connaître pour éviter les déconvenues et éventuellement pour pouvoir effectuer les réparations et l’entretien nécessaires. Il vous faudra aussi prendre sur votre temps pour chiner et réaliser de bonnes affaires. SupporTerre est une recyclerie spécialisée dans le matériel sportif

Un exemple de projet de récupération et de remise en état de vélos destinés à une vente solidaire ici.

Les ventes du Projet Boussole peuvent aussi être une alternative : Boussole est un atelier de vente de vélos de seconde-main en ligne. Tous les vélos leur appartiennent. Ils sont sélectionnés pour leur qualité, diagnostiqués puis reconditionnés dans leur atelier. Ils organisent des ventes en ligne chaque mois.

Ce sont des vélos pour adulte et de route pour la plupart, ils seront peut-être plus adaptés à un projet mené avec des lycéens ou de jeunes adultes.

Les PeTs à bicyclette : ça commence par nous !

Des enseignant.es et act.eur.rice.s de l’éducation utilisent leurs vélos pour se rendre au travail. 

C’est plus qu’un sport, c’est un moyen de transport!

Voici leurs retours d’expériences positives, leurs astuces et quelques-unes de leurs galères, hélas… mais le tout est de continuer à donner l’exemple ! 

Matou: « Motivation : impulser l’ utilisation du vélo pour venir à l’école!»

Caroline : « Quand le temps le permet je me rends au travail en vélo. Depuis l’année dernière savez-vous qu’il y a une prime ( Forfait Mobilité Durable) pour  le personnel qui se rend sur son lieu de travail en vélo ?»

Jude « L’avantage : L’occasion de faire une activité physique et de mettre toujours le même temps contrairement au transport… Meilleure qualité de transport. Les inconvénients : il n’y a pas d’endroit pour se changer et pas de possibilité de se doucher… Pas non plus d’endroit sécurisé pour attacher son vélo… Je me motive petit à petit. Je m’équipe aussi et mon vélo est en entretien pour le moment en profitant du dispositif coup de pouce vélo. »

Benjamin : « Je pratique quand même le velotaf / vélotaf  :  affaires de rechanges, gamelles, et PC dans le sac. Pour l’instant je le fais uniquement par temps sec et non venteux (c’est un début). 45km A/R. Je suis tranquillement en train de m’équiper et de me motiver pour augmenter la fréquence ! »

Thierry : « J’ai expérimenté le vélo pour aller au boulot de mai à fin septembre. C’était génial mais depuis le mauvais temps, la nuit, j’ai stoppé. L’inconvénient, c’est que je ne peux pas m’empêcher d’appuyer sur les pédales et d’arriver au travail, trempé de sueur. Mon rituel : dans mon sac, j’ai un gant de toilette, un t-shirt de rechange, et mon pantalon de sport. J’ai la chance de pouvoir accéder à une salle avec un point d’eau. Mon vélo reste dans l’établissement avec les autres vélos des collègues près de la salle des profs. A l’avenir, j’aimerais pouvoir y aller plus souvent à vélo mais il va falloir que je m’équipe. »

Flavie : « Je vais au travail en vélo (15 bornes aller et 15 bornes retour) à mon plus grand bonheur ! C’est un excellent moyen d’intégrer la pratique physique à son quotidien sans vraiment s’en rendre compte. Les élèves adorent me poser des questions sur mon périple du matin (surtout quand j’arrive par temps de grandes pluies). Je trouve que cela leur donne un bon exemple d’une pratique d’une activité douce. Mon vélo est mon compagnon de route et ne me quitte plus ! Je me lance dans « le tout à vélo », c’est une expérience extraordinaire qui me permet de réfléchir en même temps à mes projets: pédaler pour innover!»

Thomas : « Je vais tous les jours au travail en vélo depuis 15 ans. 16km par jour. Un vrai plaisir. »

Dime: « De mon côté seulement 10/15 minutes en voiture en ville qui me pesaient beaucoup, mais avec deux petits en bas age à amener à l’école et chez la nounou je ne voyais pas trop comment faire autrement… Eh bien, j’ai acheté une remorque et depuis février je suis la plus heureuse du monde ! Les petits adorent, et apparemment je fais des émules à l’école de ma fille cette rentrée!!»

Emeline: « A Lyon j’étais toujours à vélo pour les trajets domicile / collège/ gymnase. Mutation en milieu rural et idem, juste 5km mais ça met en jambe le matin, un grand bol d’air et beaucoup moins malade ! Les collègues me prennent pour une extraterrestre par temps de pluie et les élèves sont étonnés par la tenue “par pluie”. Ce n’est pas vraiment dans les mœurs ici »

Fabienne: «C’est ce que je fais depuis 1 an et que du bonheur ! Exercice physique, quasi plus de plein d’essence, mon moment-zen avec plus de nature, et au final gain de temps car jamais de mauvaise surprise avec les embouteillages. Par tous les temps, j’y vais sans rechigner (avec un bon équipement pluie quand même !)»

Simon: « Je vais au collège à vélo, avec environ 15 minutes  de route. Avantages : ne pas porter de masque donc un vrai bol d’air, se mettre en jambe pour la journée, activité physique donc bon pour la santé, mettre toujours le même temps pour aller au boulot, ressentir à quel point il fait froid, la planète me remercie tous les jours, les élèves voient un prof se bouger, stationnement non-payant. Inconvénients : rentrer chez soi ou arriver au collège trempé, ce n’est pas génial (mais ça reste une manière encore plus efficace de montrer l’exemple) mais bien équipé ça passe, le rangement de mon vélo se fait en extérieur au collège (non-abrité) donc vive la rouille, les automobilistes ont souvent assez peu de respect pour les cyclistes (attention “danger”). Les élèves me voient pour la grande majorité aux heures de rentrée/sortie et je n’ai aucune question de leur part mais au fond je suis sûr qu’ils trouvent ça bien/que ça peut les influencer à l’avenir. »

Lucien : « Je prends très souvent mon vélo pour aller travailler. Un jour, ma roue s’est prise dans les rails du tramway et je suis tombé. Sans gravité pour moi heureusement mais j’ai cassé une pédale. J’ai terminé mon trajet de plusieurs kilomètres en pédalant avec une seule jambe. C’était difficile mais ce sont les aléas… je n’ai pas abandonné mon vélo pour autant ! » 

Grégory : « Je suis intervenant nature dans les écoles. Je roulais beaucoup en voiture et cela ne me convenait plus. J’ai donc acheté un VAE solaire que j’ai équipé d’une remorque pour transporter mon matériel dans des sacs de voyage étanches. Mon vélo fait désormais partie intégrante de mon activité professionnelle et même de mon image. Il ressemble à ceux des aventuriers qui participent au Sun Trip Tour. Je le prends presque tous les jours pour les trajets jusqu’à 50 km aller. Ça me permet de faire une activité physique, de profiter des paysages, de la nature et de montrer aux gens et aux enfants notamment, qu’il existe des alternatives à la voiture ! Une fois habitué, le kilométrage grimpe à vue d’œil. On me trouve un peu fou mais on me pose aussi pas mal de questions et on m’encourage sur le chemin, c’est donc que les mentalités peuvent bouger ! »

A la lecture de ces différents témoignages, nous pouvons nous rendre compte qu’enfourcher le vélo pour aller travailler est possible et tellement gratifiant. Pas de mauvaises excuses, c’est comme dans la vraie vie : si on attend que toutes les conditions soient réunies, on ne part jamais ! 

Nous sommes déjà nombreux et plus nous serons nombreux à pratiquer le « vélotaf » plus nous arriverons à faire bouger les choses et à donner une vraie place :

  • Au vélo dans les villes, sur les routes, dans les établissements scolaires (lieu pour sécuritaire pour garer ou ranger son vélo)
  • A celles et ceux qui utilisent leur vélo pour venir travailler en leur permettant de se changer, éventuellement de se laver, de sécher leurs affaires et de gérer leur matériel sur leur lieu de travail.

Le sentiment d’insécurité peut rester dissuasif:

Bénédicte: « Durant 6 ans j’allais au travail avec mon vélo de route sur Amiens. Un autre collègue en VTT. Un collègue de maths grand cycliste aussi. Regard positif des autres collègues par contre, pas question pour moi en Ile De France. Quelques collègues viennent en vélo électrique en longeant la Marne donc les risques sont limités. Deux de mes  collègues ont été renversées quand même avec de longs arrêts à la clef… »

Cette vidéo sur la pratique du vélotaf présente des astuces pour améliorer sa sécurité et éviter les accidents. ici 

Utiliser son vélo au quotidien (ou souvent) c’est : 

  • Montrer l’exemple à nos élèves et à nos collègues.
  • Une des meilleures façons d’éveiller les consciences, de faire évoluer les choses et de remettre le vélo au cœur des déplacements de courtes et moyennes distances pour son bien-être et pour le bien de l’environnement.
  • Accepter un retour à la lenteur, accepter de prendre le temps, qu’une nouvelle temporalité revienne dans nos vies : la slow life.
  • Une mobilité non polluante, autonome et plus rapide que la marche.
  • Bon pour la santé (des précisions ici).
  • Être seul.e contrairement à dans les transports en commun ou en co-voiturage.
  • Profiter et être dans le moment présent.
  • Accéder à des moments de pensée, de réflexion, d’introspection.
  • Reconnecter nos sens et notre proprioception à notre ressenti, notre souffle, nos battements de cœur, nos muscles, à notre corps en somme…
  • Faire partie d’une communauté conviviale, accueillante et solidaire: croiser des gens qui nous disent bonjour sur la route et prêts à nous aider si besoin.
  • Pouvoir faire son activité physique quotidienne, évoluer en plein air et au rythme des saisons.
  • Donner envie, ou faire réaliser aux autres qu’ils.elles peuvent aussi le faire.

 En complément voici 12 bonnes raisons de se mettre au vélo.

 L’usage du Vélo à Assistance Electrique (VAE) peut aussi être une bonne alternative et présente quelques avantages ! 

Marie: « Je vais à l’école en VAE depuis cette année (Limoges: ce n’est pas très plat!) »

Angèle nous en parle très bien : « Aujourd’hui j’ai expérimenté le trajet maison-collège en vélo. N’ayant pas une très bonne condition physique (style de vie sédentaire depuis toujours), j’ai investi dans un VAE pour éviter, chaque fois que possible, le trajet de 8 km pour moi toute seule dans mon auto roulant au diesel. J’espère ainsi réduire, un peu, l’empreinte liée à mon activité professionnelle. D’après Geovelo c’est 958 g de CO2 non émis à chaque trajet. J’espère aussi reconnecter mon esprit et mon corps, mieux observer passer les saisons, entendre les cris des animaux, voir des écureuils (un ce matin, un habitué de devant le collège, qui traverse toujours devant ma voiture), hérissons, chevreuils… »

Anne-Marie profite de son trajet en VAE pour se reconnecter à la nature et imaginer des séances pour ses élèves : « Une semaine de trajet domicile travail avec mon VAE (j’ai 23km A/R) et voici un aperçu de ce que j’ai vu : le tarin des aulnes, le bruant jaune, une harde de biches, le busard des roseaux, le colvert, la mésange bleue, des écureuils, la grue cendrée et de rares promeneurs. J’ai la chance d’avoir une  Voie Verte qui débute à 1,5 km de chez moi et qui s’arrête juste derrière mon école. Elle longe un ruisseau sur presque toute la distance. Du coup cela fait germer des idées de séances d’observations de l’environnement proche avec mes élèves. »

Vélo et Aventures : pour partager et vivre le rêve!

Le vélo était prédestiné à l’aventure car pratiquement dès les premiers coups de pédale, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, les précurseurs du voyage à bicyclette ont fait leur apparition. 

On a ensuite vu naître le cyclo-camping, au temps du Front Populaire et l’instauration des congés payés.

A la Libération, on a peu à peu délaissé le vélo pour l’automobile. 

Ensuite, le vélo c’était surtout Le Tour de France, la grosse machine à l’image de la société, où étaient mis en exergue la vitesse, la performance, la compétition, l’héroïsme et puis l’argent.

Durant les Trente Glorieuses, ceux qui voyageaient à vélo (par conviction et/ou par faute de moyens) étaient alors considérés comme des excentriques. Avec leurs périples extraordinaires, parfois tout autour du globe, ils ont aussi démontré qu’on pouvait voyager et surtout vivre autrement. 

Depuis 1980, le voyage à vélo retrouve de la popularité. Bien souvent, celles et ceux qui prennent la route, roulent de quelques jours à plusieurs années : à la recherche d’une parenthèse, d’un moment hors du temps voire même d’une coupure avec ce monde qui va parfois trop vite. Leurs motivations sont diverses : économiques, écologiques, la recherche du dépassement de soi, de l’aventure, de la découverte contemplative et méticuleuse d’une région ou du monde. 

« On n’a pas de pétrole mais on a des mollets ! »

Le vélo peut alors pleinement être considéré comme le moyen de transport  de la transition. Les cyclo-aventurier.e.s nous prouvent que d’autres modes de déplacement que l’avion ou la voiture  sont possibles, même pour visiter de lointaines contrées.

Ils et elles alimentent l’imaginaire collectif avec leurs nombreux récits, ceux-là même dont nous avons besoin pour construire le monde de demain.

Le réseau Profs en transition avec l’initiative #ecoleaventure permet d’aller à la rencontre de cyclo-aventurier.e.s dont les projets riches de sens environnemental et citoyen peuvent être suivis avec nos élèves et/ou enfants.

A travers ces aventures parcourant la France, l’Europe et le Monde nous partons explorer avec eux les thématiques essentielles de la transition : biodiversité, ressources, déchets, énergie, climat, agriculture, écocitoyenneté, respect du vivant, etc.

  • Projet Cycleantrip, Cycleantrip – Le tour du monde à vélo contre les déchets, après un tour de France puis d’Europe à vélo, Florian Danielo évoque son tour du monde écourté autour de la problématique du déchet. 
  •  Projet “La petite Odyssée”, pour sa 5ème aventure, Axel Férard est parti à la rencontre des acteurs d’une “agriculture durable”, Objectifs : parler consommation et montrer que des alternatives existent et sont possibles ! Axel Férard – Le Petit Voyageur 
  •  Projet “The Déclic Project”, un tour de France à vélo où Constance et Thibault partent à la rencontre des citoyen.ne.s/associations/communes/entreprises qui ont décidé de dérégler le dérèglement climatique en se bougeant à leur échelle !” un article ici
  •  Projet Les Colibris Nomades – Tour du monde à vélo, Laura et Bastien prennent bientôt la route pour 2 ans à vélo pour découvrir les personnes qui œuvrent chaque jour pour la transition écologique, y sensibiliser au gré de leurs rencontres et la promouvoir. un article ici
  •  Projet Tour Éduclimat, chargé de mallettes pédagogiques sur les enjeux climatiques et issues du Projet Educlimat, Nollan Benoist a fait un tour de France de sensibilisation à vélo. 

 Retrouvez toutes les initiatives sur Le guide Profs en transition Eco(le)&Aventures.

 

Vous pourrez inspirer vos élèves avec l’ Eco bike tour.

A 16 ans, ils vont parcourir 333 km à vélo depuis le Havre pour sensibiliser à l’écologie.

Tentons l’expérience du cyclotourisme !

Avant de nous lancer avec nos classes, laissons nous tenter par une expérience personnelle de la randonnée ou même du voyage à vélo.

Ce vécu pourra être nécessaire pour certain.e.s, afin de pouvoir gagner en confiance et en aisance sur la route, sur un ou plusieurs jours.

Inspirons nous de ces cyclos-voyageurs au long cours et osons le cyclotourisme, seul.e, entres ami.e.s ou en famille, en première intention, afin de vivre notre propre aventure au détour du chemin, notre propre road trip à vitesse humaine.

« La pratique du vélo fait partie de mon ADN. Mes grands-parents avaient 20 ans dans les années 50. Issus de la classe ouvrière, ils n’ont jamais pu s’offrir une voiture. Avant d’acquérir une mobylette, le vélo était leur moyen de transport pour se rendre au travail, pour aller faire les courses, pour les différents usages quotidiens. Mais ils enfourchaient aussi leurs vélos pour aller se promener le dimanche et à en croire mes plus jeunes tantes, parfois même très loin de chez eux !

Mes parents également ont beaucoup roulé à vélo.  Sans doute faute de moyens et peut-être déjà par goût pour l’aventure, ils sont partis 15 jours en tandem en cyclo-camping. Nous étions,  mon frère (1 an) et moi (3 ans), transportés sur des “sièges bébés” installés sur le porte bagage. Une petite remorque attelée derrière nous, contenait toutes les affaires. Mes parents se sont adonnés à la pratique du cyclotourisme avec passion et ont vécu pas mal d’aventures mémorables sur les routes ! Sitôt que nous avons appris à rouler, mon frère et moi, avons parcouru des milliers de kilomètres avec eux. Malgré les difficultés et les quelques mésaventures, ce sont mes meilleurs souvenirs de moments passés tous les quatre. Ces nombreuses randonnées partout en France et les voyages en vélo (notamment notre Paris-Lisbonne en 1994) sont ancrés dans ma mémoire pour toujours et ils ont largement contribué à faire de moi l’adulte que je suis aujourd’hui. Le vélo est le meilleur compagnon qui soit pour découvrir les lieux et les autres, vivre pleinement les voyages, expérimenter la vie itinérante tout en respectant notre rythme et celui de la planète. »

Tou.te.s en selle !

Cher.e.s Profs en transition, nous voilà mis en jambes pour enfourcher nos montures et prêt.e.s à négocier un virage dans notre manière de nous déplacer, d’imaginer nos futurs voyages et sorties scolaires ou personnels.  Alors tou.te.s en selle, profs et élèves, parents et enfants, vers une mobilité douce et en alignement parfait avec nos convictions ! Le vélo : le V.T.T (Véhicule Tout Trouvé)  de la transition !

« La bicyclette
On se disait c’est pour demain
J’oserai, j’oserai demain
Quand on ira sur les chemins
A bicyclette »

Un grand merci aux membres des groupes Profs en Transition et EPS Mania qui ont bien voulu partager leurs expériences.

Pour aller plus loin :

un article dans la revue EPS

 la semaine de la marche et du vélo à l’école

 l’association Univoyage

 la mobilité douce

 semaine européenne de la mobilité

 En Selle! (10 épisodes)

 Fédération Française du Cyclotourisme

 Vhélio le véhicule de demain

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2 commentaires

  • marie

    Merci pour cet article très complet et fort intéressant. Cependant, je me permettrais d’y ajouter une information manquante selon moi : vous ne mentionnez pas la FUB (fédération des usagers de la bicyclette https://www.fub.fr/) qui lance régulièrement des actions de promotion du vélo, en particulier sur la thématique du vélo utilitaire et quotidien, en favorisant la création des vélo-écoles par exemple ou en intervenant dans les classes à travers les associations affiliées. Notre association Roulavélo (Isère) fait partie de cette fédération.

    A noter également, et cela peut intéresser vos lecteurs, qu’il existe actuellement (et jusqu’en novembre 2021) un dispositif intitulé”Alvéoles” permettant de faire bénéficier les élèves de primaire de cours de vélo gratuits… il suffit que la Mairie fasse une demande d’abris à vélos (subventionné à 60 %) et que vous vous rapprochiez d’une association affiliée à la FUB comme la nôtre (il en existe plus de 400 en France). Plus d’informations : https://programme-alveole.com/

  • Martin

    Bravo et merci pour ce bel article très complet ! J’apprécie beaucoup les réflexions portées par le site. Au plaisir de vous suivre, au nom de toute l’association Univoyage. Et au plaisir d’accueillir les profs en transition qui veulent enseigner autrement… Et pourquoi pas au sein d’un projet d’itinerance à vélo ?

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