Morsures de tique: apprenons à s’en prémunir !
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[Ecole du dehors] Cet article s’inscrit dans le cadre “Ecole du dehors” lancée par le réseau Profs en transition pour favoriser la pratique de la classe en extérieur et la reconnexion de nos élèves à leurs écosystèmes de proximité. Retrouvez cette initiative sur les réseaux sociaux via le hashtag #ecoledehors !
Pour préparer nos classes dehors, nos classes vertes, nos centres aérés ou nos sorties scolaires, il nous semble important que nos élèves adoptent un comportement aussi responsable vis-à-vis de leur santé que de leur environnement. Cet article apporte tout d’abord quelques connaissances de ces petites bêtes qui font preuve, comme beaucoup d’autres, d’une grande adaptation morphologique à leur milieu. Un éclairage sanitaire permettra d’évoquer ensuite les problèmes liés à leurs morsures et les gestes à réaliser en amont et en aval afin de s’en prémunir facilement.
Profs en transition vous propose ce parcours pédagogique complémentaire à nos sorties en pleine nature mais libre à chaque enseignant d’introduire ce petit être vivant sous l’angle pédagogique qu’il souhaite.
Mieux connaître pour mieux se protéger
En amont de nos sorties, nous vous proposons d’évoquer tout d’abord l’étymologie de celle que l’on nomme couramment la tique et de rappeler ainsi au passage la base grecque et latine de mots français (appartenant généralement au vocabulaire savant). Le nom scientifique de notre petit bête est Ixodida qui provient du grec ancien ixôdês, signifiant glu ou gluant. Effectivement la tique, pour ainsi dire, colle à la peau ou aux vêtements.
Nous pouvons profiter de cette sensibilisation pour énumérer ensemble les petits animaux que l’on peut rencontrer en forêt ou dans les prairies et ensuite réaliser un état des lieux de la biodiversité (y compris dans sa cour d’école). Cela peut donner lieu à un rappel sur la classification des espèces, comme cette activité qui propose de réaliser la classification de quelques spécimens sous la forme de groupes emboîtés.
Et non la tique n’est pas un insecte ! Elle est dépourvue d’ailes et d’antennes et a exactement 8 pattes. Elle fait partie du groupe des araignées. Vous trouverez plus d’informations dans cet article.
Nous pourrons également évoquer son habitat : la tique vit généralement dans les zones ombragées et humides, sous les feuilles mortes, dans les buissons ou perchée dans les herbes hautes ; parler de son régime alimentaire : elle se nourrit de sang, elle est « hématophage » (retour sur l’étymologie) au même titre que les taons, les célèbres moustiques, les aoûtats, certains poux, puces, les sangsues et bien d’autres encore.
Il est intéressant d’observer/comparer et s’interroger également sur l’adaptation morphologique des petites bêtes à leur milieu : des forêts, prairies, etc. Pourquoi un si petit corps mais de si grandes pattes ? Pourquoi une carapace ? Pourquoi des mandibules ? Cette couleur ? Des ailes ? Etc. D’essayer de les classer en fonction de caractères partagés définis par les scientifiques. Un jeu interactif de la fondation Lamap donne un aperçu de la diversité de formes des membres des animaux à quatre pattes (les tétrapodes), résultant de phénomènes d’adaptation à différents mode de déplacement (la nage, la course, le vol…).
Toutes ces activités renforcent les liens de nos élèves à l’incroyable richesse, beauté et variété de notre biodiversité. Osons ensuite développer avec eux l’imaginaire et la créativité en inventant de nouvelles espèces ou un bestiaire de créatures hybrides et d’animaux fantastiques.
Pour en revenir à notre tique, sa stratégie à elle c’est la patience ! Elle attend tranquillement son hôte en tendant ses 2 pattes sur lesquelles se trouve un véritable petit « radar » (organe sensoriel de Haller) qui lui transmet les vibrations et la chaleur de ceux qui passent devant elle. C’est à ce moment-là que ses pattes équipées de petites griffes lui permettent de s’accrocher facilement à son hôte.
« Même pas mal ! »
Sa morsure est effectivement indolore (encore de l’étymologie ?). Sa salive contient un anesthésiant de contact. L’enfant ou l’adulte ne s’aperçoit donc pas de suite qu’il a été mordu.
Seule une auscultation minutieuse après la sortie permet de le vérifier.
Pourquoi est-il alors nécessaire d’avoir cette attention si particulière ? Parce que les piqûres ou leurs morsures peuvent parfois être vecteur d’une infection. Ainsi la tique peut transmettre une espèce de bactéries appartenant au genre Borrelia : la borréliose de Lyme, communément appelée “maladie de Lyme”, du nom de cette petite ville de l’état du Connecticut (au Nord-Est des États-Unis) dans laquelle aurait été décrite initialement cette maladie (source Wikipédia).
Le réseau de recherche et de veille sanitaire de France métropolitaine appelé “Sentinelles” montre une augmentation significative de l’incidence et c’est pourquoi nous devons y être vigilants. Pédagogiquement, l’hypothèse d’un déséquilibre dans leurs éco-systèmes peut être évoquée. Certaines études tendent à aller dans ce sens.
Replacer chaque animal dans son éco-système, étudier les chaînes du vivant de différents biotopes permet de mieux comprendre les systèmes d’auto-régulation de notre environnement mais pointer également sa fragilité et sa vulnérabilité aux usages de l’homme.
La fondation Lamap propose une animation sur le réseau alimentaire. L’élève peut comprendre par le jeu comment la suppression d’un maillon peut déséquilibrer le reste du réseau ainsi qu’un jeu qui leur permet de comprendre quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur ces équilibres fragiles.
Ayons les bons réflexes!
Habituons nos esprits en adoptant dès le début les bons réflexes au travers de gestes et de règles de sécurité simples pour apprendre à protéger nos enfants/élèves contre la morsure de tique. L’association France Lyme propose ces kits pédagogiques à destination des enseignants/éducateurs et de leurs élèves. Ils répondent aux questions que l’on peut naturellement se poser : Qui est cet animal, Où le trouve t-on ? Que faire pour éviter d’être mordu.e ? Que faut-il prévoir avant et après la sortie ?
Ces kits contiennent tout le nécessaire pour travailler sur ce sujet : des savoirs, des illustrations, des planches pédagogiques, des affichages, etc. Ils sont déclinés en deux versions, une pour les élèves de 6 à 10 ans et une version pour les 10 et plus (collèges, lycées et lieux professionnels tels que centres équestres, les clubs de randonnée, les camps de scouts, les clubs de vététistes, d’éducation canine, etc.)
Le réseau Santé Publique France propose également d’envoyer les affiches et plaquettes du Ministère de la Santé avec le personnage de Prudence aux établissements scolaires soucieux d’aborder ce sujet avec leurs élèves.
Adoptons également le réflexe du “Tique Check” ! Nos amis du réseau Eveil et Nature vous en disent plus au travers de cette vidéo explicative :
Éveil et Nature propose également cette fiche de suivi “Piqûre de tique” à télécharger pour y noter les indications indispensables au suivi des éventuels symptômes.
Une autre source synthétique : “5 conseils pour éviter les morsures de tique”
Il est important de rappeler que les enseignants doivent prendre connaissance auprès de leur administration des consignes et des autorisations encadrant le geste médical de retirer une tique.
Après ce volet sciences et prévention, prenons le chemin de la nature pour tous les bénéfices qu’elle apporte au sein de nos classes !
Retrouvez ici des pistes pédagogiques et des ressources, embarquez avec Peggy qui vous guide et vous raconte son école du dehors ou pratiquez la randonnée en pleine nature avec vos élèves dans leur environnement proche !